30 jours - lettre d'information - février 2025
SOMMAIRE
1. Gestion de la paie
- Titres-restaurant : prolongation de l’utilisation dérogatoire jusqu’en 2026
- Nouveau plafond d’exonération de l’aide au financement de services a la personne
- Précision du régime social de l’indemnité transactionnelle
2. Gestion du personnel
3. Rappel de certaines obligations légales
1. La gestion de la paie
TITRES-RESTAURANT : PROLONGATION DE L’UTILISATION DEROGATOIRE JUSQU’EN 2026
La loi n° 2025-56 du 21 janvier 2025, visant à prolonger jusqu’à la fin 2026 la dérogation d’usage des titres restaurant pour l’achat de tout produit alimentaire dans les commerces a été publiée.
Ainsi :
« Par dérogation à l'article L. 3262-1 du code du travail, jusqu'au 31 décembre 2026, les titres-restaurant peuvent être utilisés pour acquitter en tout ou en partie le prix de tout produit alimentaire, qu'il soit ou non directement consommable, acheté auprès d'une personne ou d'un organisme mentionné au deuxième alinéa de l'article L. 3262-3 du même code. »
Loi n° 2025-56 du 21 janvier 2025 visant à prolonger la dérogation d'usage des titres restaurant pour tout produit alimentaire (JO du 22 janvier 2025)
NOUVEAU PLAFOND D’EXONERATION DE L’AIDE AU FINANCEMENT DE SERVICES A LA PERSONNE
Le montant de l’aide est exonéré de cotisations de sécurité sociale, de charges, de CSG et de CRDS si elle n’excède pas :
- Le coût du service supporté par le bénéficiaire,
- Le montant maximal fixé par bénéficiaire et par année civile.
Depuis le 1er janvier 2025, le montant maximal exonéré de l’aide passe à 2540 €.
Au-delà de cette limite, la fraction excédentaire sera soumise à cotisations, CSG et CRDS, et sera soumise à impôt sur le revenu.
BOSS, § 1160, 01/01/2025
PRECISION DU REGIME SOCIAL DE L’INDEMNITE TRANSACTIONNELLE
Par un arrêt en date du 30 janvier 2025 (Pourvoi n° 22-18.333), la Cour de cassation apporte une précision importante sur le régime social des indemnités transactionnelles :
Lorsque l’indemnité transactionnelle a « pour objet de réparer les préjudices, notamment moraux et professionnels », c’est à dire de « compenser le préjudice né des conditions d'exercice du contrat de travail et de sa rupture », cette somme peut donc être exonérée de charges sociales même au-delà de la limite de 2 PASS.
Cass. 2ième civ. 30 janvier 2025, n° 22-18.333
2. La gestion du personnel
CONTRATS D’APPRENTISSAGE ET DE PROFESSIONNALISATION : NOUVEAUX FORMULAIRES CERFA
Les deux formulaires Cerfa du contrat d’apprentissage (CERFA n°10103*13 ou FA13) et du contrat de professionnalisation (CERFA n°12434*5 ou EJ20) ont fait l’objet d’une mise à jour.
Les formulaires font désormais mention des droits attachés à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Plus précisément :
- Une nouvelle case « équivalence jeunes » :
Les jeunes en situation de handicap de 15 à 20 ans titulaires de la prestation de
compensation du handicap, d’une allocation d’éducation de l’enfant handicapé, ou d’un
projet personnalisé de scolarisation bénéficient d’une équivalence de RQTH. Ceci est le
fruit de l’élargissement de la RQTH à certains publics souhaité par la loi Plein emploi du 18
décembre 2023. - Une nouvelle case « extension BOE » :
Les personnes bénéficiaires de l’obligation d’emploi à un autre titre qu’une RQTH ont les
mêmes droits que les personnes titulaires d’une RQTH. -
Précision de l’obligation d’information de l’employeur concernant la relation de travail,
qui s’impose depuis le 1er novembre 2023 :
Les notices devant être remises à l’apprenti ou au salarié précisent désormais les
informations devant nécessairement être remises par l’employeur pour satisfaire son
obligation.https://www.alternance.emploi.gouv.fr/demarches-administratives
3. Rappel de certaines dispositions légales
BULLETIN DE PAIE DÉMATERIALISÉ : LES DÉLAIS PRÉALABLES
L’employeur qui le souhaite peut remettre le bulletin de paye sous forme électronique, sauf opposition individuelle du salarié.
L’employeur doit en informer chaque salarié, par tout moyen donnant une date certaine, au moins un mois avant la première dématérialisation, de son droit de s’y opposer.
Le salarié peut manifester son opposition à la dématérialisation à tout moment, y compris après la première remise d’un bulletin de paye dématérialisé.
La remise du bulletin de paye électronique doit avoir lieu dans des conditions garantissant l’intégrité et la confidentialité des données, ainsi que leur conservation pendant une durée de 50 ans ou jusqu’à ce que le salarié atteigne l’âge de 75 ans.
Articles L. 3243-2 et D. 3243-7 du Code du travail
MISE EN PLACE DU PRÉLÈVEMENT À LA SOURCE DE L’IMPÔT SUR LE REVENU
Au titre du prélèvement de l’impôt à la source, le bulletin de paye doit mentionner quatre informations :
-
L’assiette, le taux et le montant de la retenue à la source opérée au titre du prélèvement à la source ;
-
La somme qui aurait été versée au salarié en l’absence de retenue à la source (à distinguer de la somme effectivement versée après retenue à la source).
La rubrique « Net à payer avant impôt sur le revenu » doit être affichée dans une police de caractère au moins 1,5 fois plus grande que celle utilisée pour les autres lignes du bulletin de paye.
Loi 2016-1917 du 29 décembre 2016, JO du 30 ; loi 2017-1775 du 28 décembre 2017, JO du 29
MISE EN PLACE D’UNE PRÉVOYANCE « ASSURANCE DÉCÈS »
L’employeur doit obligatoirement assurer les cadres au titre du risque décès, quels que soient leur âge et le montant de leur rémunération.
L’assurance décès est financée par une cotisation mensuelle à la charge exclusive de l’employeur.
En cas de non-respect de l’obligation d’assurance, si le salarié décède, l’employeur doit verser un capital égal à 3 fois le montant annuel du plafond de la sécurité sociale.
De plus, certaines conventions collectives prévoient aussi l’obligation de mettre en place un régime de prévoyance pour les non-cadres.
Convention AGIRC du 14 mars 1947
MISE EN PLACE D’UNE PRÉVOYANCE « FRAIS DE SANTÉ »
Depuis le 1er janvier 2016, les salariés doivent tous avoir accès à « une couverture santé » collective et obligatoire proposée par leurs entreprises (prévoyant le remboursement de frais occasionnés par une maladie, une maternité ou un accident).
Tous les employeurs sont concernés, quel que soit leur effectif.
Les salariés sont tenus d’adhérer à la mutuelle d’entreprise, sauf s’ils bénéficient d’un des cas de dispense énumérés par la loi ou l’acte régissant la mutuelle dans l’entreprise :
-
Les salariés employés avant la mise en place d'une couverture complémentaire santé par DUE (Décision Unilatérale de l'Employeur) financée pour partie par le salarié (Loi EVIN).
-
Les salariés en CDD ou en contrat de mission, dont la durée de la couverture collective obligatoire santé est inférieure à trois mois.
-
Les salariés bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’aide à la complémentaire santé (ACS). La dispense ne joue que jusqu’à la date à laquelle les salariés cessent de bénéficier de l’un ou l’autre dispositif.
-
Les salariés couverts par une assurance individuelle « frais de santé » au moment de la mise en place du régime collectif et obligatoire ou lors de l’embauche si elle est postérieure. La dispense s’applique jusqu’à l’échéance du contrat individuel.
-
Les salariés déjà couverts (y compris en tant qu’ayants droit) qui bénéficient, pour les mêmes risques, de prestations servies au titre d’un autre emploi dans le cadre : d’un dispositif collectif et obligatoire.
D’autres cas de dispense doivent être insérés dans l’acte juridique pour être valables :
-
Les salariés et apprentis bénéficiaires d'un contrat à durée déterminée ou d'un contrat de mission d'une durée inférieure à douze mois, même s'ils ne bénéficient pas d'une couverture individuelle souscrite par ailleurs;
-
Les salariés et apprentis bénéficiaires d'un contrat à durée déterminée ou d'un contrat de mission d'une durée au moins égale à douze mois à condition de justifier par écrit en produisant tous documents d'une couverture individuelle souscrite par ailleurs pour le même type de garanties ;
-
Les salariés à temps partiel et apprentis dont l'adhésion au système de garanties les conduirait à s'acquitter d'une cotisation au moins égale à 10 % de leur rémunération brute ;
-
Les salariés employés avant la mise en place d'une couverture complémentaire santé par DUE financée intégralement par l’employeur
Loi n°2013-504 du 14 juin 2013, JO du 16 ; c. séc. soc. art. L. 911-8
INSCRIPTION A UN SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL
La surveillance de l’état de santé des salariés s’effectue dans le cadre de visites médicales obligatoires assurées par le Service de Santé au Travail (visites d’embauche, visites périodiques, visites de reprise) auprès duquel l’entreprise doit s’affilier.
Le site www.presanse.fr recense les coordonnées des différents services de santé
au travail.
Code trav. art. L. 4624-1, R. 4624-10 à R. 4624-28, R. 4624-31 à R. 4624-33